Le jeûne - Mon expérience

La détox par le jeûne - Témoignage

Introduction

  Une pratique qui existe depuis toujours, que dis-je, un réflexe d'autoguérison que nous possédons tous, nous les êtres vivants (hommes et animaux). Que fait un animal blessé ? Il jeûne. Que dit un enfant fiévreux ? Qu'il n'a pas faim, ni soif. Et nous devrions écouter ces réflexes plus souvent, car si notre corps n'a pas faim, ça veut dire qu'il a besoin de toute son énergie pour se guérir au lieu de la dépenser dans la digestion de je-ne-sais-quelles substances étrangères. 
  Maintenant, au-delà de notre réflexe naturel et spontané, nous pouvons décider de jeûner pour provoquer le processus d'autophagie (c'est-à-dire la destruction partielle du contenu de la cellule par la cellule elle-même pour un nettoyage profond; donc de l'autoguérison). N'est-ce pas formidable ? 
Détox témoignage jeûne sec
Un verre vide, un ventre vide...

Pourquoi je jeûne ?

   Décider de jeûner pour moi est, avant tout, un retour à ma nature première. Mais pour effectuer ce retour, il est d’abord nécessaire de décrasser ce corps qui subit depuis trop longtemps des adaptations qu’on lui a imposées (d’où le stockage de graisses). Un corps sain sait se détoxiner de lui-même. Or, nos modes de vie ayant basculé vers une absence quasi-totale d’activité au sens propre du terme, c’est notre mental qui régit le corps et prend les décisions à sa place. Les conséquences sont innombrables, mais je m’intéresse surtout à celles qui nous empêchent de vivre entièrement et purement ce « hic et nunc » dont on nous fait l’éloge. Nous dictons à notre corps les différents « buts » à atteindre sans lui laisser son mot à dire… Un homme qui a parcouru 300km en 10 jours de jeûne disait « dans une marche " normale " je ne suis jamais " ici et maintenant ", pour la raison que je fantasme plus ou moins sur le prochain arrêt avec repas à la clef. Cela empêche de voir bien les arbres du coin, les oiseaux, les nuages, le soleil, tout ce qui est là devant moi, autour de moi, les odeurs les bruits, tout cela est remplacé par un but. Ce but qui peut être le prochain tournant ou d’atteindre le quart d’heure suivant est essentiellement nuisible car justement, le but occulte le présent. »
En délaissant notre corps et en n’oubliant de l’écouter, nous avons écrasé des facultés qui font pourtant partie intégrante de notre nature profonde. C’est donc pour une détoxination et une reconnexion avec mon corps que j’ai choisi le jeûne.

Mon expérience

   Il y a plus d'un an, j'ai pour la première fois jeûné, sans savoir exactement dans quoi je me lançais. Bien sûr, avec mon compagnon on regardait les vidéos de Thierry Casasnovas et on avait commencé à boire des jus de légumes. A l'époque (non, je n'ai pas 88 ans), on vivait à Bologne, en Italie, donc autant vous dire que c'était pas fruits et légumes tous les jours (mais plutôt les pizzas excellentes à 5euros mozzarella di buffala, salsiccia, pomodori e prosciutto... miam)! Alors que mon compagnon était reparti à Lyon (j'étais en Erasmus, lui vivait en France), j'en ai profité pour jeûner; une décision assez soudaine suite à un plat de pâtes froides qui était plutôt mal passé. J'ai entrainé ma colloc italienne dans cette histoire, et on a commencé à jeûner un jour, deux jours, trois jours... Comme je vous dis, j'étais assez ignorante par rapport à maintenant, donc je buvais beaucoup d'eau, et parfois des jus de légumes, faisais beaucoup de randonnée... Le 3ème jour, j'ai marché plus de 6h d'affilée, j'avais une pêche incroyable ! Quand je suis rentrée, j'ai senti les premiers symptômes de la fameuse crise d'acidose; je vous mets l'extrait de mon journal de jeûne:

"Encore une nuit de 6h et impossible de me rendormir alors à 8h je me lève, fais le BD (cf. Bain Dérivatif) et suis en pleine forme. Je décide encore une fois d’aller me promener, avec un petit jus et de l’eau (que je ne touche quasiment pas non plus car n’en ressentais pas le besoin. Quasiment 7h de marche en pleine nature : une promenade paisible, roborative + reconnexion avec des moments de mon passé, comme si mon corps était réceptif à tout ce qui pourrait me rappeler des souvenirs non digérés afin de faire la paix avec eux (idem mal de gorge). Pas de coups de fatigue à part vers la fin de la promenade où j’ai dû m’arrêter plusieurs fois pour souffler. En rentrant bouillon + tisane + beaucoup d’eau pour vider mon corps des toxines. Retour dans le lit, mes yeux commencent à devenir lourds à partir de 20h, état critique, crise d’autolyse (?), envie de manger et de rompre le jeûne. Mais je lis des forums sur le jeûne et essaie d’être forte : go prendre une douche bien chaude pour apaiser mon corps et mes muscles. Après la douche tout va bien, mon cerveau tourne à 100km/h, je lis encore des forums et me surprends à dire à voix haute « ah, ça c’est vraiment bien » (chelou la meuf). Je suis relaxée (et la musique méditative tibétaine aide pas mal) et motivée. Je continue demain encore car je sens que mon corps travaille réellement à l’expulsion des toxines. J’arrêterai quand je sentirai que j’aurai vraiment repoussé mes limites, et non cédé à des envies passagères et contrôlables (si je cède, je ne décide pas, et donc mon jeûne n’aura servi à presque rien). Je veux que ce soit mon corps qui décide quand est-ce que je suis prête à remanger parce que j’aurai réellement faim. J’ai hâte de vivre ce 4ème jour de jeûne."

Finalement, j'ai du interrompre ce jeûne le 6ème jour car ma famille venait me voir à Bologne, et je n'avais pas envie de faire la relou à ne rien manger ni boire. Mais je peux vous dire que j'aurais pu continuer, car je ne ressentais plus autant la faim; j'étais même un peu dégoûtée d'être obligée de le rompre sachant que j'avais passé le plus dur ! 
Je vais pas épiloguer sur ce premier jeûne car depuis, j'en ai fait d'autres et cette fois avec mon compagnon : Fin avril 2018 (4 jours), fin juillet (2 jours, sec), septembre-octobre (1 jour toutes les deux semaines), fin octobre (5 jours), janvier-février (1 repas par jour, jeûne intermittent), et début avril de cette année (un week-end entier).
  Certains ont été terribles, je vais pas vous le cacher... Surtout celui de juillet où juste avant de jeûner on avait mangé un tacos (pas fiers du tout..); je vous explique pas les maux de tête et la faiblesse ressentie pendant ces deux jours qui nous ont paru interminables. Avec le temps, on s'est vraiment rendus compte que jeûner devient plus facile quand les derniers repas sont légers et sains. Maintenant, nous jeûnons facilement 24h, sans aucun maux de tête ou sensations de faim car (surtout pour moi qui mange 100% cru) je n'ai aucun de pics de glycémie comme avant (ceux qui te donnent l'impression que tu crèves de faim et qu'en fait non, c'est juste ce que t'as ingurgité hier -sucre, féculents etc. qui te fait gargouiller le bidou). 
  Je vous écris justement le bidou vide, et la gorge sèche (en fait, ma gorge n'est pas sèche du tout, mais c'était pour souligner le fait que je jeûnais sec) puisque nous jeûnons à nouveau jusqu'à demain matin parce que mon cher amour a voulu fêter Pâques avant l'heure (légère addiction au sucre depuis tout petit, donc il fait de petits écarts qu'il paye grandement). Et ça fait toujours du bien de jeûner, le corps fait son boulot, l'esprit au top, et le temps passe moins vite.
  Mon objectif est de faire un jeûne long (au moins deux semaines), incessamment sous peu, afin de travailler sur le côté plus psychologique, mais c'est plus inconvénient qu'un jeûne court et surtout, c'est plus déconcertant quand on n'est pas encadrés.  

  En bref, lancez-vous ! Vous n'avez rien à perdre, et tout à y gagner. Mes parents s'y sont mis eux aussi, ils ont adoré ça. Dans un autre article je vous en parlerai plus en profondeur (crises de détox, inconvénients, effets, résultats etc.) mais là, j'ai l'impression d'avoir abusé de votre patience !! J'espère avoir suscité quelque envie de jeûner en cette période de Pâques. 

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