Ce divin qui est en nous

   C'est un titre très présomptueux, je vous l'accorde. Comment, minuscule et insignifiante comme je suis, pourrais-je prétendre connaître ce que depuis des millénaires nous nous efforçons de comprendre ? Cette chose trop invisible pour pouvoir poser des certitudes, mais trop présente partout dans ce monde et en nous-même pour pouvoir l'ignorer. 
   Et puis... dans un monde tel que le nôtre, où tout doit être rationnel, bien compréhensible de tous, décortiqué, examiné, observé, prouvé, disséqué... Quelle place laisse-t-on à l'impalpable, à l'irrationnel, à la métaphysique - en somme, au ressenti. N'est-ce pas la plus belle chose que de ressentir ? On sublime l'amour, l'amitié, l'affection, la joie et on donne aussi de l'importance à la mélancolie, l'angoisse, la nostalgie, la colère, la tristesse... Sont-ils de l'ordre du rationnel ? Non. Ce sont des sentiments et ils nous constituent dans un pourcentage que j'ignore, mais que j'imagine immense. Si nous nous libérions un peu de ce mental qui prend toute la place et que nous étions un peu plus dans le ressenti, à écouter nos intuitions les plus profondes, les plus vraies... Notre vie changerait ; nos choix seraient différents et incontestablement nous quitterions la lourdeur pour la légèreté, au moins en partie. Je ne culpabilise personne, j'ai été et suis encore conditionnée par des schémas de pensée qui désormais me dérangent, et qui sont la raison d'angoisses triviales, de rancœurs déraisonnées, souvent injustes. Rien ne sert de se jeter la pierre, de bloquer ses pensées ; déjà parce qu'on ne peut arrêter de penser, et puis parce que ce n'est pas en ignorant quelque chose qu'on vit sereinement avec ni qu'on avance. Il faut laisser couler le flux de pensée, l'observer avec indulgence mais aussi parfois avec sévérité, essayer de le comprendre et enfin, l'accepter sans animosité aucune
    Jadis, il y a très très très longtemps, nous étions tous en symbiose avec l'Univers, et avions tous une part de divin en chacun de nous que nous exprimions intuitivement, naturellement, instinctivement... La question "comment en est-on arrivé à une telle déconnexion existentielle ?" je me la pose sans arrêt, la pose aussi aux autres ; plusieurs hypothèses mais aucune réponse. Quoiqu'il en soit, si nous fûmes un jour des êtres divins, il est impossible que ce ne soit plus le cas aujourd'hui. Seulement, nous nous sommes endormis à force de se perdre, à force de s'éloigner de notre propre nature. Pourtant, nous continuons à ressentir, mais cela est devenu abstrait pour nous ; on ne sait plus s'écouter, on ne connaît plus son propre corps, on a perdu confiance en soi... 
    Mais ce n'est pas irréversible. Et tout ce que je fais depuis un an m'amène dans la même direction : celle de la reconnexion avec les énergies universelles, les vibrations, avec mon propre instinct que j'ai tu très longtemps alors que je sentais au plus profond de mon être que la meilleure décision serait de m'écouter. Mais les conséquences ne sont pas toujours agréables car plus je suis cette impulsion sincère et pure, moins je supporte les ambiances surfaites parce que je sens, au fond de moi, que beaucoup de personnes sont endormies et qu'elles pensent pouvoir se réveiller en buvant, en fumant, en mangeant de tout et n'importe quoi. Je ne juge personne (moi-même j'ai fait du mal à mon corps et mon esprit), je suis seulement attristée par la réalité, une réalité qui démontre l'incompréhension du monde, de soi, des autres, de la nature, celle à qui nous devons tout mais que, par fatalisme, résignation, ignorance, nous boudons,  nous rejetons. Je disais donc que ce n'était pas irréversible et que, puisque ce divin est en nous et l'a toujours été, nous pouvons le raviver en nous éloignant des vibrations négatives qui épuisent nos corps et nos esprits à petit feu. Le plus dur est le regard des autres ; détachez-vous-en. Ils ne vous comprennent pas soit parce qu'ils ont renoncé soit parce qu'ils ignorent tout d'eux-mêmes. Ne leur en voulez pas, soyez indulgent envers eux comme vous l'êtes envers vous. 
  Moi, individuellement, j'aspire à la partie la plus noble et la plus humble de moi. Et plus j'y aspire, moins je supporte mes états qui reviennent comme la colère, l'angoisse... J'apprends à la comprendre, autant je peux selon le contexte, et le reste vient de lui-même. Je fixe mes priorités et j'ai hâte de découvrir ce qu'il me reste à découvrir. Et j'ai aussi hâte de le découvrir à deux.

Je vous présente l'extrait du livre Instincts de Sarah Marquis qui a passé 3 mois seule à marcher pour sa survie dans le bush australien : 
"Une vieille légende hindoue raconte qu'il fut un temps où les tous les hommes étaient des dieux [...] Mais ils abusèrent tellement de leur pouvoir divin que Brahma décida de leur ôter et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le problème fut de choisir une cachette. Les dieux furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème. Ils proposèrent ceci : « Enterrons la divinité de l’homme dans la terre. »
Mais Brahma rétorqua : « Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera. »
Alors les dieux dirent : « Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans. »
Mais Brahma répondit à nouveau : « Non, car tôt ou tard, l’homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu’un jour, il la trouvera et la remontera à la surface. »
Déconcertés, les dieux proposèrent :  « Il ne reste plus que le ciel, oui, cachons la divinité de l’homme sur la Lune. »
Mais Brahma refusa encore : « Non. Un jour, l’homme parcours le ciel, ira sur la Lune et la trouvera. »
Les dieux conclurent : « Nous ne savons pas où la cacher car sur terre, dans la mer ou dans le ciel, il semble ne pas exister d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour. »
Alors Brahma dit : « Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher. »

Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, exploré la Lune et le ciel à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui."

N'ayez pas peur de ce que vous ne voyez pas, méfiez-vous de ce que vous pouvez voir ; et voyez au-delà

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