Des crises (encore) vers le mieux

Ce que j'appelle les "crises de guérison"

Je vous avais déjà parlé de ces fameuses périodes désagréables de "crise" que chacun (à intensité plus ou moins forte) vit dans la transition alimentaire. Ces moments qu'on ne sait avec exactitude définir ou même identifier comme étant une véritable crise d'élimination dite "healing crisis", et c'est justement parce qu'on ne comprend pas ce surgissement soudain de symptômes physiques et/ou émotionnels qu'ils sont identifiables comme étant de la détoxination pure et dure. En tout cas, moi c'est comme ça que je les reconnais maintenant. Alors oui, vous allez penser ; "oui, mais dans la vie il y a des tas de passages de doutes, de tristesse, de colère...". Et vous auriez raison de penser ça, parce que c'est bien évidemment vrai. Mais quand ces passages-là dépassent notre entendement et qu'ils sont accompagnés de symptômes physiques tels que des éruptions cutanées, des maux divers et variés (céphalées, crispations abdominales, brûlures d'estomac, cystites), sortie de mucus, fièvre et bien d'autres encore, alors nous pouvons aisément qualifier ces passages de "crise de détox, de guérison, d'élimination" etc.

Prendre conscience de son corps

Mais bon, je vais pas vous répéter ce que j'ai déjà dit dans mon premier article à ce sujet. Non. Ce soir, je vais vous parler de ces derniers mois et de mon avancée (et de ma "reculée") dans le crudivorisme. Je ne sais pas si vous le savez, mais je me suis lancée dans le cru sans espérer "guérir" ou me "soigner" d'une quelconque maladie pour la simple raison que j'étais à peu près certaine d'avoir une santé non pas parfaite, mais quand même plutôt pas mal : je suis jeune, j'ai eu jusqu'à tard une hygiène de vie plutôt bonne, et mes parents ont toujours fait attention à ce qu'ils mangeaient et la nourriture qu'ils nous donnaient était quasiment toujours biologique, locale et variée. Et donc, je me suis lancée dans le jeûne, le crudivorisme et les bains dérivatifs dans le désir de me renforcer physiquement mais sans penser remarquer de perturbations conséquentes. Je voulais juste prendre soin de moi, et surtout de nous, de mon compagnon qui, lui, a des faiblesses immunitaires importantes. Et c'est là qu'on se rend compte vraiment de sa propre ignorance vis-à-vis de son propre corps. On croit être -de manière pas vraiment consciente- invincible, on croit que notre corps nous suivra toujours ou pire, on s'en déresponsabilise en lançant des phrases défaitistes et méprisantes envers son corps telles que "de toute façon, on mourra tous d'un cancer tôt ou tard". Ce qu'on ne sait pas, ce que personne ne nous dit, c'est que non, tout le monde ne mourra pas d'une maladie incurable parce qu'en soi, aucune maladie n'est incurable. Je le répète -et ce sera pas la dernière fois que vous lirez ça si vous êtes intéressés par ce sujet passionnant qu'est la détoxination pour une régénération complète de son être- mais le symptôme (appelées plus communément "maladies")  est une tentative saine du corps de retour à la santé, une réponse à une menace dont il veut nous préserver. C'est l'absence de symptômes, à part si l'on prétend être en pleine santé, ce qui est quasiment impossible de nos jours, qui est inquiétante car elle révèle une faiblesse vitale du corps qui n'a même plus la possibilité de lutter. Et là, vous allez comprendre le phénomène de crise de détoxination: parce que quand on commence à donner de la force à son corps, par l'alimentation notamment (fruits et légumes crus, graines et noix), mais aussi en renforçant les organes émonctoires par des pratiques naturelles (cures, huiles essentielles, bains dérivatifs...), le corps va profiter de cette soudaine source d'énergie afin de l'utiliser pour nettoyer le corps de toute sa toxicité. Et là, c'est un véritable raz-de-marée; imaginez un barrage qui se brise et l'eau qui, de toutes ses forces et sans s'arrêter, déferle dans toute la vallée. Eh bien, une crise d'élimination, c'est exactement ça. C'est le corps qui profite de l'énergie qu'enfin vous daignez lui donner pour faire sortir toutes les toxines que vous lui avez mises dans le corps sans penser faire mal. Et nous, sur le moment, je vous le cache pas, on trouve ça (très) désagréable alors que, pendant ce temps, notre corps jubile à l'idée de pouvoir enfin se dégager de tout ces bouchons dans l'organisme et qui entravaient le bon fonctionnement du corps. Et nous, on a plus qu'à accepter ce torrent de toxines qui sort, et on se doit d'être reconnaissants envers ce corps qui nous protège, et qui accepte immédiatement ces forces qu'on lui donne, sans rancœurs aucune. Quand on prend conscience de ce mécanisme sain d'expulsion des corps étrangers autant physiques que psychiques, on assistera plus sereinement à ces réactions soudaines et on les remerciera d'exister parce qu'on comprendra qu'elles sont la preuve que le nettoyage se fait. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas des moments de doutes, mais je vous donne une clé pour mieux comprendre votre corps dans des transitions telles que celle vers l'alimentation vivante. Prenez conscience de votre propre corps, et acceptez ses faiblesses. C'est un premier pas vers la guérison.

Et donc, le mien aussi avait (et a toujours) ses faiblesses

Eh oui, moi qui pensais être en bonne santé, je n'ai pas échappé à ces fameuses crises, loin de là. Mais je vais pas redire ce que j'ai dit ici. Parlons plutôt de ces derniers mois qui m'ont mise face à des situations où mon autodiscipline a été mise à rude épreuve. Entre le Woofing, le camping, les vacances en famille, un mois en saisonnier, j'ai fait pas mal d'excès ce qui, en somme, n'a rien de dramatique. J'estime que si quelque chose me fait envie que ça me fait plaisir, si ça reste raisonnable je ne vois pas pourquoi je me restreindrais. L'intérêt dans tout ce que je fais, c'est de pas éprouver sans cesse un sentiment de privation et de frustration, mais bien de pouvoir profiter de tous les bienfaits de ces choix alimentaires, autant sur le plan gustatif que physiologique. Et puis, mes habitudes alimentaires sont désormais ancrées ; c'est-à-dire que si je fais un excès la veille ou pendant plusieurs jours, soit je jeûne tout de suite après, soit je me remets tout simplement à manger normalement et tout revient dans l'ordre. Bref. Sur la logique que j'ai explicitée plus haut, quand on (re)donne de la vitalité à son corps, il en profite pour éliminer ce qu'il estime ne pas être salutaire pour lui. Les récents excès sont rapidement éliminés dès qu'on recommence à manger "bien", d'où mes récentes crises d'élimination. En plus, j'ai repris les bains dérivatifs quotidiens alors autant vous dire que j'ai morflé ces derniers jours. Des crises de chaudes larmes INCONTRÔLABLES, comme quand tu es bébé, du mal-être profond qui sort de je-ne-sais-où, des sautes d'humeur, de l'irritation, des angoisses. Une élimination donc plutôt émotionnelle. Mais j'ai aussi eu beaucoup d'élimination physique : j'ai eu le ventre gonflé pendant plusieurs jours, puis évacuation fréquentes aux toilettes, peau plutôt moche avec quelques petits boutons, teint plutôt livide et cernes, sensation générale de gonflement, règles qui s'éternisent... La totale. Manquait plus que la fièvre. Et puis, sans crier gare, la crise passe et laisse place à une profonde joie et un bien-être; on réapprend à aimer son corps qui nous semble encore avoir changé et on se sent plus apaisé. 

Soyez patients et indulgents envers votre corps qui l'a toujours été envers vous. Observez ces crises sans les juger (je sais que c'est dur), et soyez reconnaissants que votre corps ait assez de force pour manifester ces crises de guérison.

Bonne régénération !

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